Rénovation

Rénovation énergétique : passer de la classe G à la classe A ?

maison passoire thermique avec étiquette énergie de A à G rénovation

Améliorer la performance énergétique de son logement est un investissement rentable, qui combine baisse des factures, confort durable et valorisation patrimoniale. Ce guide unique rassemble en un seul article tout ce qu’il faut pour passer d’une classe F/G à D/C (voire B ou A). Je vous fournis des explications claires, des méthodes concrètes, des exemples réels, des checklists et des angles rarement abordés.

Remarque importante : En France les règles et aides évoluent régulièrement. Vérifiez toujours les derniers textes officiels avant de signer un devis ou un contrat.

Comprendre son point de départ

Avant de demander des devis ou de choisir les travaux à effectuer, il faut connaître l’état réel de votre logement. Sans ça, vous risquez de dépenser beaucoup pour peu de résultats. Voici un diagnostic express à faire vous-même en quelques étapes simples :

Récupérez vos documents

  • Le DPE (Diagnostic de Performance Énergétique) : regardez la lettre (de A à G), la consommation annuelle (kWh/m².an). Jetez aussi un œil aux recommandations proposées.
  • Vos factures d’énergie sur les 1 à 2 dernières années : électricité, gaz, fioul, bois. Si vous avez les relevés mensuels, c’est encore mieux pour voir les périodes de forte consommation.

Faites un petit plan de votre logement avec les dimmensions (un croquis ou le plan du DPE)

  • l’orientation (Nord, Sud, Est, Ouest),
  • les surfaces approximatives,
  • les types de murs et de toiture,
  • la position et la taille des fenêtres.

Ouvrez l’œil sur les signes visibles

Promenez-vous dans chaque pièce et notez ce que vous voyez ou ressentez :

  • parois froides ou humides,
  • buée fréquente sur les vitres,
  • taches de moisissures,
  • courants d’air,
  • pièces difficiles à chauffer ou à garder fraîches,
  • odeurs de renfermé ou d’humidité.

Prenez quelques photos ciblées

Focalisez-vous sur les points sensibles souvent négligés :

  • coffres de volets roulants,
  • trappes d’accès au grenier,
  • prises et interrupteurs (parfois sources de fuites d’air),
  • traversées de gaines,
  • jonctions plancher/mur ou plafond/mur.

Pourquoi c’est essentiel ?

Parce que vous allez décider sur des faits, pas sur des impressions.

  • Un professionnel sérieux s’appuiera sur vos données pour affiner son devis.
  • Un audit énergétique complet (recommandé) donnera déjà un ordre de priorités et une estimation des économies réalisables.

Si vous êtes préparés, vos travaux seront efficaces, mieux dimensionnés et plus les devis seront précis.

Isolation : la priorité absolue (toiture, murs, plancher)

Avant de penser au chauffage ou aux panneaux solaires, il faut garder la chaleur à l’intérieur (et la fraîcheur en été).

  • Le toit et les combles : c’est par là que part la moitié de la chaleur. Isoler le toit est souvent la première étape.
  • Les murs : isoler par l’intérieur ou par l’extérieur selon votre maison et votre budget.
  • Les fenêtres : remplacer du simple vitrage par du double ou triple. Mais attention : isoler les murs et le toit est souvent plus rentable que changer uniquement les fenêtres.
  • Le sol/plancher : surtout si vous êtes au-dessus d’un garage ou d’une cave.

Toiture/combles

  • Objectif courant en rénovation performante : atteindre au moins R≈7 m²·K/W en combles perdus et R≈6 sous rampants. Choisir des isolants adaptés au climat et au confort d’été (ouate, fibre de bois, laines minérales haute densité).
  • Détails qui changent tout : continuité de l’isolant (zéro trou), pare-vapeur bien jointoyé, traitement des liaisons au niveau des refends et des trémies.

Murs

  • Isolation par l’extérieur (ITE) : souvent la solution la plus efficace pour couper les ponts thermiques et améliorer le confort d’été. Elle modernise la façade et protège la maçonnerie des chocs thermiques.
  • Isolation intérieure (ITI) : alternative quand l’ITE est impossible (copropriété, PLU, patrimoine). Exige une exécution très soignée (ruptures limitées, gestion de la vapeur d’eau, appuis renforcés pour les charges, reprises d’électricité).

Fenêtres ou portes

  • Cible de performance courante : Uw ≈ 1,3 W/m²·K pour une fenêtre PVC/bois/alu à rupture de pont thermique ; triple vitrage pertinent en zone froide/bruit.
  • La pose fait 50% du résultat : mise en œuvre en applique ou en rénovation avec traitement de l’étanchéité périphérique (mastic/compribande), appuis et seuils continus, rebouchage de l’ancien coffre de VR si fuyard.
  • Ne pas oublier : entrées d’air compatibles avec la VMC, occultations efficaces contre la surchauffe (volets, BSO, stores extérieurs).

Planchers bas ou sol

  • Souvent sous-estimés : isolez par dessous sur vide sanitaire/sous-sol quand c’est accessible. Gain de confort immédiat (pieds froids) et réduction des déperditions. Un appartement sera mieux chauffé à l’étage que au rez de chaussé.

Matériaux : comment choisir

  • Densité et déphasage pour le confort d’été sous toiture ; lambda faible pour maximiser la résistance thermique ; prise en compte de l’humidité (capillarité, pare-vapeur adapté au système et au climat intérieur).

Exemple concret : une maison des années 70 non isolée peut diviser sa consommation par deux rien qu’avec une bonne isolation du toit et des murs.

Bien respirer avec la ventilation

Beaucoup de gens pensent que fermer les fenêtres suffit à économiser de l’énergie. Erreur ! Sans bonne ventilation, l’air devient humide avec condensation, moisissures, mauvaise qualité d’air. Les solutions simples :

  • VMC simple flux hygroréglable : Elle s’adapte au taux d’humidité. Il y a un ajustement automatique aux besoins réels, une faible consommation. Elle est idéale en rénovation.
  • VMC double flux : Elle est plus chère, mais récupère la chaleur (les calories) de l’air sortant. Elle est pertinente, si l’enveloppe est très étanche. Vous pourrez viser un rendement d’échangeur élevé et un by‑pass été. La maintenance est indispensable (filtres propres) pour éviter les pertes et le bruit.

Une bonne ventilation c’est un air sain, pas d’odeurs, moins d’humidité, et des économies de chauffage. Une chose à éviter, je vois souvent des clients qui bouchent leurs entrées ou sorties d’air.

Étanchéité à l’air : l’ennemie invisible

  • Objectif : traquer et réduire les fuites autour des traversées (prises, gaines, trappes, coffres), menuiseries et jonctions plancher/mur/toiture.
  • Test d’infiltrométrie (blower‑door) conseillé avant/après travaux pour mesurer les progrès et localiser les fuites.
  • Effets positifs : moins de courants d’air, VMC plus efficace, chauffage qui « tient » mieux, poussières et bruit extérieurs réduits.

Chauffage : dimensionner après isolation

Une fois la maison isolée et ventilée, on peut penser au chauffage.

  • Pompe à chaleur (PAC) : très efficace, surtout avec un plancher chauffant ou des radiateurs basse température.
  • Chaudière gaz condensation : solution performante si le gaz est disponible.
  • Poêle à bois ou granulés : économique, mais attention au stockage et à l’entretien.
  • Radiateurs électriques dernière génération : seulement si le logement est bien isolé (en vente ici sur AMAZON)

Les petits détails qui changent tout

  • Éclairage LED : consomme jusqu’à 80 % de moins.
  • Étanchéité à l’air : calfeutrer les prises, trappes, coffres de volets (en vente ici sur AMAZON).
  • Régulation : thermostat programmable, robinets thermostatiques.
  • Eau chaude : ballon thermodynamique ou chauffe-eau solaire.

Étude de cas 1 : Maison de 1975 (95 m², Île-de-France) – passage classe F en C

Situation de départ (classe F)

  • Murs non isolés.
  • Combles avec une isolation très mince.
  • Vieilles fenêtres simple vitrage.
  • Chauffage par convecteurs électriques.
  • Pas de ventilation mécanique.

Résultat : logement froid en hiver, chaud en été, factures très élevées, air souvent humide. Consommation : env. 22 000 kWh/an → facture d’électricité ~ 3 800 € / an

Travaux réalisés

  • Isolation des combles : laine soufflée R≈7 → gros gain de chaleur.
  • Ventilation (VMC hygro B) : meilleure qualité d’air, moins d’humidité.
  • Étanchéité ciblée : suppression des fuites d’air (prises, coffres de volets).
  • Isolation thermique par l’extérieur (ITE) des murs.
  • Nouvelles fenêtres performantes Uw≈1,3.
  • Pompe à chaleur air/eau (6–8 kW) avec robinets thermostatiques.

Résultats obtenus

  • Passage en classe C (DPE).
  • Factures divisées par environ 2,5.
  • Confort bien meilleur été comme hiver.
  • Logement valorisé et prêt pour les normes futures.
  • Investissement total ≈ 45 000 – 50 000 € (hors aides)
  • Avec aides (MaPrimeRénov’ + CEE) : reste à charge ≈ 25 000 – 30 000 €
  • Facture annuelle divisée par 2,5 → env. 1 500 €/an

Étude de cas 2 : Appartement T3 des années 60 – passage E → C

Situation de départ (classe E)

  • Fenêtres simple vitrage.
  • Chauffage collectif au gaz.
  • Ventilation naturelle (pas de VMC).
  • Pignon froid donnant vers l’extérieur.

Résultat : condensation sur les vitres, air humide, confort moyen. Conso : env. 12 000 kWh/an → facture ~ 1 800 € / an (quote-part chauffage + conso)

Travaux réalisés

  • Fenêtres neuves performantes Uw≈1,3 avec entrées d’air.
  • Ajout de bouches VMC pour une meilleure circulation d’air.
  • Isolation intérieure du pignon (murs extérieurs).
  • Calorifugeage des colonnes de chauffage pour limiter les pertes.
  • Robinet thermostatiques pour ajuster la chaleur pièce par pièce.

Résultats obtenus

  • Passage en classe C (DPE).
  • Suppression de la condensation et de l’humidité.
  • Meilleur confort acoustique (moins de bruit extérieur).
  • Facture ramenée à env. 1 200 €/an
  • Investissement total ≈ 13 000 €
  • Avec aides (CEE + MaPrimeRénov’ copropriété) : reste à charge ≈ 7 000 – 8 000 €

Les aides financières

  • MaPrimeRénov’ : jusqu’à plusieurs milliers d’euros selon vos revenus et les travaux (ici).
  • Certificats d’Économie d’Énergie (CEE) : primes versées par les fournisseurs d’énergie.
  • Éco-prêt à taux zéro (Éco-PTZ) : emprunter sans intérêts pour vos rénovations.
  • Aides locales : certaines régions ou mairies ajoutent des subventions.

En France, les aides évoluent.

Les bonnes pratiques pour réussir vos travaux

  • Toujours demander plusieurs devis (au moins 3).
  • Choisir des artisans RGE (indispensable pour les aides).
  • Vérifier les références (demandez des chantiers déjà réalisés).
  • Ne jamais payer tout d’avance (acompte oui, solde à la fin du chantier).
  • Demander une réception de chantier avec test si possible (ex. infiltrométrie).

Ce que vous gagnez vraiment

  • Des factures divisées par 2 (parfois plus).
  • Une maison plus confortable : chaude en hiver, fraîche en été.
  • Une valeur immobilière qui grimpe (important pour louer ou revendre).
  • Un logement plus sain pour toute la famille.

Conclusion

  • La rénovation énergétique peut paraître compliquée mais en réalité, c’est simple. Il faut comprendre son point de départ et faire les choses dans l’ordre : isoler → ventiler → chauffer mieux → profiter des aides.
  • Même avec un petit budget, chaque geste compte. Et surtout il vaut mieux avancer étape par étape que repousser indéfiniment.

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